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mobilité d'un jour, mobilité toujours ou pas ?

Dernière mise à jour : 3 nov. 2021

Pour ce 2ème post de ma série Questions d'entretiens, je vais vous relater une question que l'on m'a posé qu'une fois lors d'un entretien d'embauche et qui m'a du coup surprise, mais que je l'ai trouvé très pertinente et qui aurait pu mériter un plus long échange que j'ai volontairement abrégé.


Question d'entretien #2 : Vous êtes partis à New York pour le travail de votre conjoint dans le commerce international et il travaille toujours dans un grand groupe mondial, avez-vous prévu de repartir? Tant dans mon 1er billet management d'équipe vs projet, la question sur le fait de ne plus manager ne me dérangeait pas m'a été posée à chaque fois, tant cette question #2 ne l'a été qu'une seule fois jusqu'à maintenant.


La réponse que j'ai apportée a été simple et expéditive : non, nous ne prévoyons pas de repartir...(en tout cas pas maintenant...) Si on m'avait demandé pourquoi, j'aurai sans hésité répondu que j'avais pris le risque de mettre en stand by ma carrière une fois, je ne veux tout simplement pas le faire une deuxième fois. Mais en réalité ma réponse honnête serait bien différente et pas si catégorique.



L'expatriation pour ma part, n'est ni un voyage de longue durée, ni un congé sabbatique pour la simple raison que l'on savait quand on partait mais pas quand et dans quelles conditions nous reviendrions. Dans le cas d'un voyage de longue durée, un tour du monde par exemple, on découvre des cultures (ce qui est déjà formidable!) mais dans le cas d'une expatriation on vit, on s'insère dans une nouvelle société avec ses propres codes et sa propre culture et c'est bien là les grandes différences. Dans notre cas, nous sommes partis avec un contrat local + un package négocié (allowances diverses, protection sociale pour la famille...) avec une date de début mais sans une garantie de retour et un poste pour mon mari dans son entreprise. Et c'est peut être là notre principale faiblesse, ce qui m'a valu un stress permanent aux USA tant nous savions dès le début que nous rentrerions un jour inconnu au moment de notre départ pour l'opération de notre fils qu'on n'imaginait pas ailleurs qu'en France. Mais d'un autre côté, on a dû penser à pleins de choses, on s'est posé tellement de questions, anticipé un maximum de choses, on est parti blindé et préparé notre retour avant même notre départ.


Donc repartir, pourquoi pas en réalité mais avec l'expérience d'une première expatriation, bien évidemment on fera des choses différemment. Une expatriation est une aventure extraordinaire avec ses joies, ses difficultés et comme tout autre chose, ses mythes et ses désillusions. Nous sommes partis au pays de l'oncle Sam, à New York, cette ville qui fait tant rêver le monde et pourtant où le rêve américain est si difficile à réaliser. J'y y ai appris beaucoup sur moi, mon couple, ma famille mais aussi sur mes aspirations professionnelles et sur ce qui me touchait au coeur de moi même.


New York, seulement 6 heures d'avion (plus 2h d'attente aux douanes tout de même), sans escale mais c'est un autre continent, une autre société, une autre culture. Il faut tout réapprendre. Mais c'est aussi une ville qui s'est construite sur le voyage, sur l'immigration et l'espoir d'une vie meilleure pour des milliers de personnes qui ont traversé l'Atlantique depuis le vieux continent, une ville où tout est possible si on se donne les moyens et le courage d'y arriver...bon c'est pas si simple quand même :)


Je repartirai finalement peut être un jour :


1) quand les enfants seront plus grands (ils ont au moment où j'écris 7 et 11 ans : l'apprentissage des bases du Français pour ma fille, l'entée au collège et le début de l'adolescence pour mon fils qui arrive à grands pas. Je pense qu'effectivement ce n'est pas le meilleur moment pour (re)partir même sur une mobilité nationale, un déménagement c'est pas rien tout de même. Mais nous nous efforçons aujourd'hui d'entretenir le multi culturalisme.


2) Il faudra que, moi et mon conjoint, on ait chacun défini un projet (professionnel ou autre) dans le pays d'accueil, donc cela nécessitera de se renseigner en amont sur la reconnaissance des diplômes français dans le pays d'accueil, la valorisation de l'expérience, les employeurs éventuels, les structures pour développer son projet...


3) Je repartirai oui mais en Europe seulement, car en cas de retour en urgence ça évite de claquer 10 000 $ dans des billets d'avion et il faut savoir que l'Europe a mis en place des continuités de droits y compris en terme de protection sociale pour les conjoints accompagnants, les enfants, et des accords de mobilité entre Etats membres existent, 


4) Je prendrai contact avec un fiscaliste car pour notre cas, à un petit mois près nous avons du payer des impôts américains sur nos revenus français l'année de notre départ car nous sommes partis "trop tôt" et considérés comme résidents américains dès la première année. Et la part d'imposition quelque soit les revenus est de 30% aux USA! alors qu'en France, on aurait pu ne pas en payer du tout.


En toute transparence, tout ça dépend des opportunités qu'on choisit ou pas de saisir mais continuer à travailler dans un contexte international aide évidemment à se créer ce type d'opportunités et surtout à maintenir le niveau de la langue et la compréhension des différences culturelles qui sont pour moi fondamentales avant même la maîtrise de la langue en elle même. Je vous invite à lire mon billet Avant le départ #1 : Fluent or not Fluent spécifiquement sur la mobilité new yorkaise avec un sketch de Gad Elmaleh.


En conclusion, mobilité d'un jour, mobilité toujours peut être, nous en discutons régulièrement avec mon mari mais en tout cas ça montre une envie de découvrir des cultures, de se nourrir de la diversité et une capacité d'adaptation indéniable ce qui est primordial pour une meilleure inclusion dans les entreprises et un meilleur management des individus.


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